C'est quoi l'épargne verte ?
L'épargne verte, également connue sous le nom d'épargne durable, fait référence à la pratique consistant à placer de l'argent sur des produits bancaires dédiés, des projets ou des solutions alternatives qui contribuent positivement à l'environnement et à la durabilité sur le long terme.
L'objectif est de favoriser un développement économique qui prend en compte les enjeux environnementaux et sociaux, tout en offrant aux investisseurs des intérêts en contrepartie.
Comment savoir si votre épargne est vraiment verte ? Comment déjouer les pièges du greenwashing ? L’épargne 100% durable existe-t-elle vraiment ?
Réponses dans cet article.
- Comment fonctionne l'épargne verte ?
- Différence entre épargne verte et investissement durable
- Pourquoi choisir l'épargne verte ?
- L'épargne traditionnelle n'est pas durable
- L'épargne verte : mythe ou réalité ?
- Le financement participatif vert : la simplicité de l’épargne et les potentielles performances de l’investissement
Comment fonctionne l’épargne verte ?
L'épargne (peu importe sa couleur), dans son fonctionnement le plus basique, consiste à mettre de l'argent de côté au lieu de le dépenser immédiatement. On peut dire que mettre de l’argent dans une tirelire, c’est déjà de l’épargne.
Lorsqu'une personne ouvre un compte d'épargne dans une banque, elle dépose un montant d'argent qui devient alors disponible pour la banque. Cette banque utilise ensuite cet argent pour effectuer diverses opérations financières.
Cela peut inclure des entreprises actives dans des industries telles que les combustibles fossiles, la production d'énergie non renouvelable, l'industrie minière ou d'autres secteurs ayant un impact environnemental potentiellement négatif. A contrario, une épargne dite « verte » est supposée soutenir des secteurs en faveur de la transition écologique.
En contrepartie de la mise à disposition de leur argent, les détenteurs de comptes d'épargne reçoivent un paiement d'intérêts sur leur solde. Le taux d'intérêt peut varier en fonction de plusieurs facteurs comprenant : les politiques de la banque, du gouvernement en place, des conditions du marché financier et des taux d'intérêt directeurs fixés par la banque centrale.
Les intérêts versés sur les comptes d'épargne sont généralement calculés périodiquement et ajoutés au solde du compte. Cela signifie que plus le solde du compte d'épargne est élevé, plus le taux d'intérêt est élevé et plus les intérêts accumulés seront importants.
Différence entre épargne verte et investissement durable
Epargner pour se constituer une réserve de précaution
L'épargne verte et l'investissement vert sont deux approches distinctes pour soutenir des initiatives environnementales, bien qu'elles partagent un objectif commun de promotion de la durabilité.
L'épargne se réfère à la pratique de mettre de l'argent de côté dans des produits d’épargne ou des comptes d'épargne spécifiquement conçus pour soutenir des projets ou des entreprises respectueuses de l'environnement. Les sommes placées sont très majoritairement garanties, présentent très peu de risques mais aussi des intérêts bien plus faibles.
Pour en savoir plus : épargner ou investir, quelle stratégie adopter ?
Investir : de meilleurs rendements mais plus de risques
L’investissement vert implique l'achat d'actifs financiers tels que des actions, des obligations ou des fonds communs de placement dans des entreprises ou des projets qui ont un impact positif sur l'environnement.
Les investisseurs dit "responsables" recherchent des opportunités qui offrent à la fois des rendements financiers attractifs et contribuent à des objectifs environnementaux. Ces investissements peuvent être ciblés sur des secteurs spécifiques tels que les énergies renouvelables ou d'autres industries qui favorisent la durabilité environnementale.
En investissant dans ces entreprises, les investisseurs participent activement à la promotion de la durabilité et contribuent au financement de solutions innovantes pour les défis environnementaux.
Les investissements, en particulier dans des actifs tels que des actions ou des fonds communs de placement, sont soumis aux fluctuations du marché et peuvent entraîner des pertes financières, en plus de potentiellement générer des rendements.
Il est donc crucial pour les investisseurs de comprendre et d'évaluer attentivement les risques associés à leurs investissements avant de prendre des décisions.
Pourquoi choisir l’épargne verte ?
On l’a vu précédemment, l’épargne joue un rôle crucial en finançant diverses entreprises et initiatives, tout en offrant un retour sur investissement pour les épargnants. Cependant, notre économie est encore largement dépendante des énergies fossiles. En conséquence, une partie de notre épargne finance très certainement des projets d'extraction de charbon, de pétrole, de gaz ou de déforestation et ce, sans que nous le sachions.
Pour en savoir plus : Est-ce que mon épargne pollue ?
Le paysage financier offre certes des alternatives, avec l'émergence de banques durables sur le marché mais cela reste marginal. Pourtant, les fonds d'épargne privée en France représentent une somme colossale, estimée entre 4 000 et 6 000 milliards d'euros.1
Ces fonds pourraient jouer un rôle crucial dans le financement des projets nécessaires à la transition écologique, à condition qu’ils soient dirigés de manière appropriée vers des initiatives durables et respectueuses de l'environnement.
L’épargne traditionnelle n’est pas durable
Le Livret A : « incontournable mais pas toujours très responsable »
L'épargne traditionnelle, telle que celle déposée sur un Livret A, est rarement associée à des initiatives environnementales ou durables. Le Livret A est un type de compte d'épargne réglementé en France qui offre un taux d'intérêt fixé par l'État et dont les fonds sont utilisés principalement pour financer, en partie seulement, la construction de logements sociaux et des projets d'intérêt général (ce qui est déjà une bonne chose). Le reste est difficilement traçable et est utilisé au bon vouloir des établissements bancaires.
De plus, dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances 2024, adopté par 49.3 en novembre 2023, le président de la commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale a ajouté un amendement permettant de flécher l’épargne du Livret A vers les PME-PMI de l'industrie de la défense. Des pourparlers sont également en cours concernant le financement de la filière nucléaire.
Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) : « Pas si durable que ça ? »
Bien que ce livret soit conçu pour encourager l'épargne en faveur du développement durable et de la solidarité, il n'est pas exclusivement dédié au financement d'initiatives environnementales. Une partie des fonds collectés sur les LDDS est effectivement affectée au financement de projets sociaux et solidaires, en plus des projets environnementaux. Cependant, il n'est pas exempt de la possibilité de financer des projets qui ne sont pas écologiques.2
Les comptes à terme : « le vert en option »
Les comptes à terme sont des produits d'épargne proposés par les banques qui permettent aux clients de placer une somme d'argent pour une période déterminée, généralement comprise entre quelques mois et plusieurs années, à un taux d'intérêt fixe convenu à l'avance.
Pendant la durée du terme, les fonds sont bloqués et ne peuvent généralement pas être retirés sans pénalité, sauf en cas de rachat anticipé, ce qui peut entraîner la perte d'une partie des intérêts générés.
Classement des meilleurs comptes à terme
En ce qui concerne leur caractère « vert », les comptes à terme ne sont pas nécessairement orientés vers des investissements durables ou écologiques par nature. Habituellement, les fonds déposés sur un compte à terme sont utilisés par la banque pour financer ses opérations courantes, y compris l'octroi de prêts à d'autres clients ou le placement dans des instruments financiers divers.
L’Assurance Vie : « un bon compromis entre l’épargne et l’investissement mais difficile à flécher vers des produits verts »
Les assurances vie peuvent investir dans une variété d'actifs, y compris des actions, des obligations, des fonds communs de placement et d'autres instruments financiers. En fonction des choix d'investissement effectués par l'assureur ou le souscripteur, les fonds peuvent être alloués à des entreprises ou à des projets qui contribuent à des objectifs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), ou qui sont en contradiction avec ces objectifs.
Tout comprendre au fonctionnement des critères ESG
Certains assureurs proposent des options d'assurance vie qui intègrent des critères ESG dans leur processus de sélection d'investissement. Cela signifie que les fonds sont investis dans des entreprises ou des projets qui adoptent des pratiques commerciales durables, respectueuses de l'environnement et socialement responsables.
Cependant, ces investissements « verts » peuvent être partiels et les assureurs sont libres de sélectionner ou d’exclure des critères ESG à leur guise. Généralement, ces fonds verts sont donc assez peu lisibles et hybrides, composant avec des investissements plus opaques.
L’épargne verte : mythe ou réalité ?
Si certaines banques affichent clairement leur politique à l’égard de leurs engagements et garantissent aux épargnants que leur argent ne sera pas utilisé pour des projets allant à l’encontre de certains critères ESG, il reste compliqué d’éplucher un par un tous leurs actifs.
De nombreuses banques, à travers le monde, ont, par exemple, décidé de ne plus investir dans les énergies fossiles, l’armement, où les activités ne respectant pas les droits humains fondamentaux. C’est un positionnement louable et courageux quand on sait qu’elles restent minoritaires.
Actuellement, on ne peut pas dire qu’il existe des produits d’épargne qui soient garantis 100% verts et/ou solidaires. Il faut donc souvent se tourner vers l’investissement, comme les actions ou les obligations d’entreprises en phase avec ses engagements mais, cela nécessite une certaine connaissance et une appétence accrue pour le risque.
De plus, la complexité des labels de la finance responsable et la souplesse des réglementations ESG actuelles ne garantissent pas non plus qu’un fond soit 100% vert.
Le 30 avril 2024, Le journal Le Monde estimait, d’après une enquête menée en collaboration avec une dizaine d’autres médias européens, que 50% des placements labellisés « verts », investissaient encore dans des énergies fossiles3. Un cas d’école de greenwashing qui fait grincer des dents.
Tout comprendre aux normes de reporting ESG
Lutter contre le greenwashing : comment savoir si un investissement est vraiment responsable ?
Reste alors une alternative que nous connaissons sur le bout des doigts chez Lumo, le financement participatif. Mais pas n’importe lequel : le crowdfunding éco-responsable ! On vous explique tout.
Le financement participatif vert : la simplicité de l’épargne et les potentielles performances de l’investissement
Le financement participatif vert ou crowdfunding éco-responsable offre une combinaison unique de la simplicité de l'épargne traditionnelle et des performances potentielles de l'investissement. Cette forme d'investissement permet aux individus de placer leur argent dans des projets ou des entreprises qui ont un impact positif sur l'environnement, tout en offrant la possibilité de générer des rendements financiers attractifs.
Comment Lumo sélectionne ses projets
L'une des caractéristiques attrayantes du financement participatif vert est sa simplicité. Contrairement à d'autres formes d'investissement plus complexes, le financement participatif permet aux investisseurs de soutenir directement des projets environnementaux qui leur tiennent à cœur, sans nécessiter une expertise financière approfondie.
Les plateformes de financement participatif fournissent souvent des informations détaillées sur les projets disponibles, ce qui permet aux investisseurs de prendre des décisions éclairées en fonction de leurs préférences personnelles et de leurs objectifs financiers.
Je souhaite investir dans la transition écologique
En même temps, le financement participatif vert offre également la possibilité de réaliser des rendements financiers intéressants (entre 7 et 9% chez Lumo). Les projets financés par le biais du financement participatif peuvent inclure des initiatives dans des domaines tels que les énergies renouvelables (notre spécialité), l'efficacité énergétique, le transport durable, la conservation de la biodiversité, etc. Ces secteurs présentent souvent un fort potentiel de croissance et peuvent offrir des opportunités d'investissement rentables pour les investisseurs engagés et soucieux de savoir exactement à quoi sert leur épargne.
Cependant, il est important de noter que le financement participatif, comme n’importe quel investissement, comporte également des risques. Les projets peuvent ne pas atteindre leurs objectifs financiers ou techniques, ce qui peut entraîner une perte partielle ou totale de l'investissement.
Par conséquent, les investisseurs doivent toujours effectuer une diligence raisonnable avant de s'engager dans des projets de financement participatif et diversifier leurs investissements pour réduire les risques (et toujours se constituer une épargne de précaution).
Pour aller plus loin : Investir son argent, 6 erreurs à éviter
Sources :(1) https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/zero-emission-podcast/environnement-votre-epargne-finance-des-projets-d-extraction-de-charbon-de-petrole-ou-des-projets-de-deforestation-avertit-francois-gemenne_6496778.html (2) https://www.linfodurable.fr/investir-durable/en-bref/qui-en-veut-au-livret-de-developpement-durable-et-solidaire-39717(3) https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/04/30/ces-fonds-d-investissement-durables-qui-n-ont-de-vert-que-le-nom_6230718_4355770.html