Publié le 01 avril 2022 | par Florence S.
Le marché français du biogaz est en plein essor avec +15% de croissance par an, et 1 000 centrales installées à fin 2020, ce qui en fait le 3ème pays européen, derrière l’Allemagne et l’Italie.
La méthanisation est un procédé de traitement et de valorisation des déchets qui reproduit un phénomène biologique naturel par lequel les bactéries dégradent la matière organique. Ce procédé s’apparente à la digestion des aliments : il repose sur la transformation de la matière organique en biogaz par l’action de bactéries vivant en milieu anaérobie, c’est-à-dire sans oxygène.
Transposé au monde industriel, ce procédé est reproduit dans des cuves hermétiques chauffées et brassées, appelées «méthaniseurs» ou « digesteurs».
En amont, la méthanisation constitue une alternative locale à la gestion des déchets organiques. Les centrales traitent les déchets organiques locaux apportés par les agriculteurs, les industriels et les collectivités locales, tels que les déchets agro-alimentaires ou de restauration, les bio-déchets de ménages, les boues et les graisses, etc.
En aval, la méthanisation permet la production d'une énergie renouvelable et représente un substitut aux engrais chimiques. A l'issue du processus de méthanisation, les déchets organiques (intrants) sont transformés en biogaz, principalement composé de méthane et de dioxyde de carbone, et en digestat, résidu organique liquide ou pâteux des matières non digérées par les bactéries. Ce digestat peut être épandu sur les terres agricoles en tant que fertilisant, permettant de limiter le recours aux engrais de synthèse.
Le biogaz permet une production décentralisée d'énergie renouvelable pouvant être valorisée de 3 façons :
Un premier point important est l’étanchéité. Récemment, une installation dans le Finistère, « gérée » par Engie, laissait s’échapper dans l’atmosphère du méthane depuis des mois avec donc un bilan GES catastrophique. Ces installations nécessitent donc une surveillance constante, rigoureuse et fiable.
Second point crucial : il faut assurer l’alimentation constante et sûre en déchets organiques. Cela conduit à des norias de camions alimentant l’installation et d’autres évacuant le digestat, et ceci quotidiennement. Jamais cette consommation de fuel n’entre dans le bilan prévisionnel annoncé.
De plus, une faiblesse dans le volume des intrants peut conduire à consacrer des terres cultivables à alimenter l’installation pour la rendre rentable, ce qui est un non-sens.