Découvrez l'interview d'Olivier Houdaille, Président de Lumo, par Claire Calmejane & Didier Lallemand, par SG Ventures - Société Générale

Innovation Insider avec Olivier Houdaille, Président de Lumo | Jérôme Deflesselles, Co-Responsable Conseil & Financement de Projets, Energie, pour l’Europe, Moyen-Orient et Afrique, Société Générale  | Claire Calmejane, Directrice de l’Innovation du groupe Société Générale | Didier Lallemand, SG Ventures


L'une des priorités de la stratégie numérique et d'innovation de Société Générale est de développer le leadership du Groupe en matière de finance durable, un outil essentiel pour répondre aux défis sociaux et environnementaux de la planète. Société Générale est pleinement engagée dans la réalisation de ses objectifs de responsabilité dans ces domaines.
Il y a trois ans, Société Générale faisait l'acquisition de Lumo, start-up basée à Bordeaux, afin de renforcer ses capacités existantes dans le domaine des énergies renouvelables et de mieux servir ses clients, entreprises et particuliers. Lumo est un pionnier du crowdfunding avec de fortes convictions sur l'investissement d'impact dans la transition écologique et sociale. 
En septembre 2021, Lumo a lancé une nouvelle collecte, baptisée « Vision 2025 » de près de 4 millions d'euros en faveur du développement multi-pays et multi-énergies du groupe CVE - Changeons notre Vision de l’Énergie. Après le succès d’une 1ère tranche du même montant bouclée avec succès, il s’agit du plus important mandat du marché du financement participatif en France. 


Claire Calmejane et Didier Lallemand ont récemment rencontré Olivier Houdaille, Président de Lumo, et Jérôme Deflesselles pour en savoir plus.

Que fait Lumo ?

Lumo est une plateforme de crowdfunding en ligne à impact positif qui offre une nouvelle façon aux particuliers et aux entreprises d'investir dans la transition écologique et sociale. Nous proposons des obligations émises par des entreprises ou des sociétés de projet qui gèrent des infrastructures d’énergie renouvelable. Il peut s’agir d’installations solaires, de parcs éoliens ou de petites centrales hydroélectriques. L'investissement est accessible à partir de 50 euros. Les obligations présentent un taux d'intérêt annuel brut de 3 à 7 % avec une maturité de 3 à 5 ans.
Auparavant, si vous vouliez investir dans la transition écologique, vous deviez acheter votre propre centrale ou investir par le biais de fonds institutionnels. Lumo redonne le pouvoir aux investisseurs de choisir par eux-mêmes la finalité de leur épargne.
Dans le cadre de la réglementation actuelle, nous ne pouvons adresser notre offre qu'auprès des investisseurs résidant, ou ayant une résidence, en France. Les textes de l'Union européenne devant être finalisés fin 2020, nous pourrons alors demander le "passeport" de notre activité à la fin de l'année ou début 2022.

Faites-vous payer des frais aux investisseurs ?

Pour les investisseurs, c'est gratuit ! Ce sont les entreprises qui développent les projets qui nous rémunèrent pour la réalisation et l’animation de leurs collectes de financement participatif. 
Ces projets génèrent des flux de trésorerie fiables et prévisibles et ont donc d’ores et déjà reçu un accord de dette bancaire. Notre rôle consiste à trouver des projets et créer un espace pour que les investisseurs individuels puissent s'y impliquer également. La part de financement grâce au crowdfunding s’élève à environ à 5-10%.
Nous aidons les entreprises et leurs entrepreneurs car il n'est pas toujours rentable pour les banques d'effectuer les vérifications préalables sur les petits projets. En France, les développeurs qui ont recours au financement participatif peuvent bénéficier d’un prix avantageux pour leur contrat de rachat de l'électricité que leurs projets génèrent - ce pour quoi le fondateur de Lumo et moi-même avons œuvré dès 2014.   
Les développeurs font souvent appel au financement participatif dans une logique de partage de la richesse économique des projets, en accord avec collectivités locales. Nous leur fournissons un service en assurant le lien avec le consommateur final. Il est important d'avoir un soutien local pour les grands projets échelonnés sur plusieurs années, sans quoi ils n'avanceront pas.

D'où est venue l'idée de Lumo ?

Alexandre Raguet, un camarade d'école d'ingénieur, a entendu parler du crowdfunding lors d'un voyage en Amérique du Sud. Il est revenu en France et a ensuite fondé Lumo en 2012 pour utiliser la finance et le monde numérique pour lutter contre le changement climatique. 
Il s'agissait de créer un nouveau métier de la finance sur un marché qui n'existait pas et d'inventer des investissements en ligne pour les particuliers dans des projets comme les énergies renouvelables. 
J'ai rejoint Lumo en 2014 à temps plein, alors que notre lobbying a permis l'émergence d'un cadre réglementaire en France et que j'avais envie de voir la preuve du concept se concrétiser.

Qu'est-ce que vous faites différemment des autres ?

Lumo est l'un des pionniers du crowdfunding en France. Nous avons contribué à la création des associations française et européenne de crowdfunding, FPF et ECN.
Notre processus de sélection est un facteur de différenciation extrêmement important. Nous avons une responsabilité envers les investisseurs privés qui placent leur épargne dans nos projets, c'est pourquoi nous faisons tout notre possible pour maintenir un taux de défaut nul. Et c’est précisément ce que nous avons réalisé depuis la création de Lumo en 2012. Nous ne voulons pas que les investisseurs prennent des risques déraisonnables ou inexpliqués.
Deuxièmement, nous avons choisi de ne pas rester seuls car nous voulions avoir un impact. Lumo est une entreprise certifiée B-Corp, ce qui signifie que nous souhaitons mettre notre modèle d’affaires au service de l’impact dans l’intérêt général. Nous ne voulons pas être les meilleurs au monde, mais les meilleurs POUR le monde. Depuis notre intégration au sein de Société Générale en 2018, nous avons conservé notre identité.

Qu'est-ce qui fait votre succès ?

La finance est un outil qui permet de rassembler des parties prenantes ayant des valeurs communes autour de choses très concrètes et tangibles comme la production d'électricité verte, les infrastructures de mobilité douce, les bâtiments verts ou les villes intelligentes. Notre réussite a été de rendre le système simple, facile et direct.
Plus de 20 000 personnes sont inscrites sur notre site et ont participé à plus de 100 levées de fonds pour un total de 23 millions d'euros. Les centrales financées produisent 700 GWH d'électricité par an, soit l'équivalent de la consommation énergétique de 140 000 foyers.  

Quelle est votre relation avec Société Générale ?

Société Générale nous a permis de pérenniser notre financement. Nous recherchions un partenariat avec un grand réseau de banques de détail pour avoir un impact auprès du grand public. Faire partie d'un groupe international est une bonne chose car le climat et l'énergie n'ont pas de frontières. Société Générale est l'un des leaders dans le domaine des énergies renouvelables, ce qui signifie que nous avons la même base de clients.
Société Générale nous a donné accès à un large éventail de spécialistes dans des domaines où nous n'aurions pu progresser que lentement par nous-mêmes. Le Groupe nous a vraiment aidés à monter en puissance en améliorant nos processus, nos outils et notre expertise. En tant que start-up, c'est quelque chose dont on rêve mais qu'on ne fait pas.
Je pense que nous apportons une nouvelle approche au sein de Société Générale - l'innovation, la réflexion hors des sentiers battus, l'agilité. C'est très excitant de contribuer à changer la culture d'entreprise.

Quelle est votre vision à long terme pour votre secteur ?

Comme nous l'avons vu en France, le nouveau cadre réglementaire européen va faire basculer le secteur du rôle de conseil au rôle de prestataire de service de financement participatif. A mon sens, le marché va se consolider, et s’orienter vers de plus gros volume. Il y a aujourd'hui une forte pression sur les honoraires et l'apparition de très gros projets au niveau des entreprises et de petits projets au niveau des SPV.
Nous sommes bien positionnés pour cela en tant que place de marché en ligne pour les investissements. J'espère que d'ici 2025, Lumo sera la principale plateforme d'impact positif en Europe avec des projets dans le monde entier et des clients dans toute l'Europe.


Retrouvez l'interview d'Olivier Houdaille en vidéo


Jérôme, selon vous comment Lumo a-t-il profité au Groupe ?

L'investissement ESG est là pour rester et nous devons intégrer de nouveaux modèles dans notre offre. 
Lumo est un ajout vraiment intéressant à la gamme de produits que nous pouvons proposer à nos clients de la banque de détail, offrant une nouvelle voie pour investir dans des infrastructures d'énergie renouvelable et d'autres investissements à impact. Dans le contexte actuel de faibles taux d'intérêt, les obligations offrent un rendement attractif avec un impact social et environnemental tangible. Lumo offre également à nos clients entreprises une offre plus complète et un moyen de se rapprocher du public.
Société Générale a de solides références dans le domaine des énergies renouvelables, mais compte tenu de l'ampleur des défis auxquels nous sommes confrontés, il faut faire davantage. Le Groupe s'efforce de développer et de promouvoir la responsabilité au sein des entreprises et en faveur de l'environnement. Comme Olivier et son équipe, nous partageons l'idée que le monde de la finance a un rôle vital à jouer et peut être une force pour le bien. Société Générale veut apporter une contribution majeure dans ces domaines, et l'arrivée de Lumo à bord est un grand pas dans cette direction.

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