Publié le 24 janvier 2022
Source : Capital Magazine

Crowdfunding : des rendements élevés et un risque maîtrisé dans le vert et dans la pierre

Par Morgane Remy & Baptiste Julien Blandet

S’il n’y a pas de rendement sans risque, les plateformes de financement participatif, dans l’immobilier comme dans les énergies vertes, ont fait leurs preuves. Attention, toutefois, à ne pas mettre tous vos oeufs dans le même panier et à diversifier vos investissements.

L’argent destiné à satisfaire les besoins de financement des entreprises a coulé à flots en 2021. Les prêts aux promoteurs immobiliers ont ainsi drainé 408 millions d’euros sur le seul premier semestre (+122 % sur un an), selon le baromètre Fundimmo. Même succès pour le financement des énergies vertes. «Le nombre de projets présentés a grimpé de 40%, et les collectes sont vite bouclées», indique Laure Verhaeghe, directrice générale de Lendosphere.

Quant aux spécialistes des dispositifs de soutien aux PME d’outre-mer, comme vous le lirez, ils croulent sous la demande. «Nous avons dépassé le stade des investisseurs précurseurs. De riches familles, des professions libérales et des cadres diversifient désormais leur patrimoine via le financement immobilier», complète David Peronnin, dirigeant de ClubFunding. Il faut dire que l’on commence à avoir un historique suffisant pour juger du risque de tels placements, et donc de leur rendement réel, plutôt alléchant.

Par ailleurs, un nouveau règlement européen, qui entrera en vigueur dès novembre 2022, se veut plus protecteur : un délai de rétractation de quatre jours sera ainsi mis en place, tandis que le plafond passera, pour les investisseurs non professionnels, à 1.000 euros par projet ou 5% de leur patrimoine.

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Prêt aux projets verts

Rendement : environ 5% net de défauts, avant impôts
Perte potentielle : jusqu'à 100% de la mise initiale
Durée : de 24 à 60 mois

La ruée sur les énergies vertes se poursuit, et pas seulement à cause de l’absence de tout défaut de remboursement. «Les investisseurs professionnels cherchent à verdir leur portefeuille, en réduisant leur empreinte carbone», explique Laure Verhaeghe, de Lendosphere. Ces gros clients viennent désormais concurrencer les particuliers, qui misent environ 1600 euros par projet, le plus souvent réinvestis une fois le financement débouclé. Le rendement à attendre est moins élevé qu’avec le financement immobilier : la rentabilité avoisine par exemple 5% chez Lendosphere, pour 115 millions d’euros prêtés, et 4,9% chez Lumo, pour 23 millions de crédits réalisés.

Une bonification de taux est toutefois consentie aux riverains des projets, de 1% en moyenne pour ceux habitant le département et de 2% pour ceux vivant dans les communes directement concernées. «Associer les investisseurs locaux aide les opérateurs à remporter les appels d’offres», rappelle Laure Verhaeghe.

Sachez enfin que ces projets se concentrent désormais à 83% dans le solaire, selon le baromètre Financement participatif France, publié en partenariat avec GreenUnivers, et que l’éolien ne pèse plus que 4%. 

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